Mis en lumière par le premier confinement, le ramassage des déchets est un service essentiel. Que seraient devenues nos rues sans la mobilisation des agents de propreté ? Pourtant, les services d’entretien ont de plus en plus de difficultés à réaliser leur travail. Multiplication des tournées, déchets sauvages, bennes à moitié pleines… Et si le numérique permettait de venir à bout de ces problèmes ?
Chaque année, on évalue à 580 kg la quantité de déchets produite par ménage. En France, ce sont majoritairement les communes et leur groupement qui sont en charge du ramassage et du tri. Avec un nombre grandissant d’ordures ménagères collectées et une réglementation environnementale toujours plus exigeante, la gestion des déchets peut vite devenir un casse-tête.
Pour les petites municipalités comme pour les grandes agglomérations, le numérique pourrait changer la donne. Dans le cadre de la gestion intelligente du territoire (smart city et smart village), les solutions envisagées sont nombreuses. Intelligence artificielle, objets connectés, supervision… Zoom sur les dispositifs numériques qui aident les communes à mieux gérer leurs déchets.
Acteur reconnu dans la gestion et la valorisation des déchets, Veolia a mis au point Max Ai, un robot intelligent capable d’améliorer le tri des ordures ménagères. Implanté sur son site à Amiens, l’appareil reconnaît et retire les déchets indésirables d’une chaine de tri de carton et papier.
Pour ce faire, Max Ai est doté d’une intelligence artificielle de pointe ! Dans un premier temps, des milliers de photos lui ont été envoyées afin de constituer sa base de données. De cette manière, le robot peut différencier le papier et le carton des autres détritus (canettes, bouteilles, autres plastiques…). Ensuite, les ingénieurs ont adapté un algorithme basé sur le deep learning (apprentissage automatique) afin de renforcer la précision de l’outil et l’apprentissage grâce à sa propre expérience. « C’est une première européenne sur une chaîne de tri de déchets ménagers », assure Bernard Harambillet, directeur de la branche Recyclage et valorisation de Veolia.
Capable d’effectuer 3 600 gestes de tri par heure, le robot offre la possibilité de simplifier le tri et de concentrer les équipes sur d’autres tâches moins fastidieuses. Un opérateur garde le contrôle sur la machine en visualisant ses actions grâce à une tablette numérique. De cette façon, il peut intervenir en cas d’oubli sur la chaine. Loin de remplacer l’humain, c’est donc un travail collaboratif que mènent les équipes et le robot connecté, au service d’un tri plus efficace.
La collecte et le traitement des déchets, est un long processus. Si les centres de tri sont de plus en plus nombreux à s’emparer du digital, nos poubelles aussi sont en train d’être révolutionnées à l’aide du numérique !
À Rennes, la ville collabore avec la start-up Heyliot pour équiper ses rues de bennes connectées. Il s’agit de conteneurs dont les capteurs analysent le niveau de remplissage via un laser. Les données collectées sont ensuite envoyées à la plateforme qui gère les déchets. Grâce à la couverture fibre optique de la ville, ces informations sont disponibles en temps réel, permettant une meilleure réactivité des services de collecte et de tri.
En plus d’aider à organiser les collectes, les données sont mises à profit pour étudier les performances des équipements : fréquences des collectes par zone, taux de remplissage, jours les plus actifs, etc. Ces informations sont utilisées dans une logique prédictive afin d’organiser les services en avance en fonction des récurrences observées.
Grâce à ce service interconnecté, la ville de Rennes s’inscrit dans une démarche de Smart City engagée en faveur de l’environnement et pour le bien-être de ses habitants.
Et si le concept de « ville intelligente » était aussi accessible pour les moyennes et petites communes ? Grâce au déploiement du Très Haut Débit, c’est désormais possible ! En effet, la majeure partie du territoire est couverte en fibre optique : une première étape pour souscrire à une multitude de services connectés et supervisés. En effet, de part ses infrastructures performantes, le Très Haut Débit sera en mesure de supporter des dispositifs importants et complexes.
Aujourd’hui, de nombreuses start-up s’engagent auprès des collectivités pour les aider à construire une stratégie responsable et au service du bien commun. De la collecte de données jusqu’à la valorisation des ressources, en passant par le tri, les technologies en lien avec la gestion des déchets sont démocratisées et plus accessibles.
Si les solutions proposées sont plus nombreuses, ce sont surtout des offres abordables qui attirent les communes. Pontivy, commune de moins de 15 000 habitants, a par exemple décidé de mettre en place des bennes connectées pour les déchets organiques. Les ordures collectées sont valorisées afin de produire de l’énergie. Une carte connectée est remise à chaque usager pour suivre la production de biogaz grâce à leurs déchets. La commune a notamment été attirée par la revalorisation, lui permettant de produire et de réutiliser cette énergie. C’est donc une économie de coût conséquente pour Pontivy.
Il en est de même pour les autres communes choisissant d’opter pour des solutions numériques. Les économies liées à l’optimisation des collectes deviennent rapidement rentables. Un atout financier, donc, en plus de d’un impact positif sur l’environnement.
Alors que les ménages continuent à générer toujours plus d’ordures ménagères, les collectivités agissent pour mettre en place une nouvelle gestion des déchets, plus écologique, économique et pour le bien-être de tous. Le numérique, et plus particulièrement le Très Haut Débit, vient accompagner ces changements. Désormais, petites et grandes communes ont l’opportunité de développer des solutions de collecte, de tri et de revalorisation. En effet, le déploiement de la fibre partout en France vient corriger les inégalités de débit, favorisant ainsi l’emploi de l’intelligence artificielle, la mise en place de capteurs, les outils de supervision, etc. Des outils novateurs au service d’une gestion intelligente de la commune !
Charlotte B.