Pour 52% de la population, l’environnement est un sujet de fond sur lequel il est urgent d’agir (étude Ispos-Sopra Steria fin 2019). À l’instar de nombreux pays, la France s’est engagée dans une transition énergétique qui vise à optimiser notre production et notre consommation de ressources. Pour réaliser de tels objectifs, le secteur de l’énergie s’empare des nouvelles technologies.
L’énergie est omniprésente dans notre quotidien ! Utilisée dans les transports, l’agriculture, l’industrie, le tertiaire, ou la vie courante (consommation directe des particuliers), elle constitue la base de toute activité. C’est aussi pour cette raison que nous devons veiller à sa consommation et aux moyens que nous mettons en œuvre pour la produire.
Car les énergies fossiles continuent de s’épuiser à grande vitesse, alors que nos usages ne cessent de croître. Pour cela, l’Etat, avec la collaboration de l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), souhaite optimiser nos dépenses énergétiques et développer les énergies renouvelables (biomasse, méthanisation, éolien, solaire…) et de récupération (traitement des eaux usées, chaleur fatale…). En ce sens, les outils numériques vont aider les industriels à faire évoluer leur activité vers un modèle plus responsable.
Cette transformation du secteur de l’énergie pousse les acteurs à intégrer des écosystèmes innovants. Les entreprises vont notamment se servir de la digitalisation pour moderniser leur fonctionnement.
C’est, par exemple, le cas des centrales de méthanisation. Ces structures qui produisent du gaz à partir de matières organiques sont désormais équipées de sondes et capteurs qui analysent en temps réel les différentes installations. Sur leur tableau de bord, les techniciens ont ainsi accès aux données du digesteur (cuve de fermentation), aux compteurs d’énergie ou encore au moteur de cogénération (dans le cas d’une production électrique simultanée) de manière ultra précise. La supervision de toute une centrale est alors concentrée sur un seul support, sans avoir besoin de se déplacer sur chaque machine.
Ces installations connectées rendent également possible l’intervention à distance. En cas d’anomalie, le technicien est directement informé depuis son téléphone ou sa tablette. Il peut cibler la zone concernée et régler les paramètres d’une installation technique depuis chez lui. Cette innovation présente de grandes améliorations pour les astreintes puisque la présence d’un salarié sur site n’est pas requise. De plus, la vue globale de la centrale en temps réel permet d’être constamment informé et d’intervenir rapidement en cas de problème.
Si la supervision se développe beaucoup chez les agriculteurs dans le cadre de la méthanisation agricole, les grands groupes s’emparent également de cet outil. La société Engie, acteur incontournable du secteur énergétique, dispose de son propre système de surveillance et d’intervention à distance : Predity. Ce dispositif de supervision sert à anticiper et traiter les éventuels problèmes, notamment dans les centrales biomasse ou de méthanisation.
En optant pour ce type de prévention, les centrales de production deviennent agiles : les interventions rapides limitent les pertes énergétiques et optimisent la production en fonction des ressources disponibles. Le développement des capteurs interconnectés permettent de développer des infrastructures complexes, plus productives et plus responsables. Au 1er janvier 2020, par exemple, la France comptait 804 sites de méthanisation. Grâce au digital, elles devraient être plus de 1 100 en 2030 grâce au déploiement de la fibre et à la généralisation des objets connectés. En ce sens, le numérique apporte une innovation au secteur de l’énergie et l’aide sans cesse à s’améliorer.
Le digital est devenu un des facteurs clés dans le développement de la production énergétique. Poussés par les pouvoirs publics et une concurrence accrue, les acteurs de l’énergie doivent devenir plus compétitifs. En 2018, Total a lancé « Total Spring », un projet d’électricité verte accessible, alors qu’EDF lançait sa filiale « EDF Energies Nouvelles ». Cette course à l’innovation verte nécessite la création de nouvelles manières de produire de l’énergie. Les nouvelles technologies viennent apporter des solutions concrètes à cette transition, notamment grâce aux objets connectés.
L’ère du big data, cette explosion quantitative des données en circulation, permet un large panel d’expérimentations. Le partage, le stockage et l’analyse des informations ont donné lieu à des centrales de production connectées. Les divers sondes, capteurs, et outils de supervision représentent une amélioration significative au niveau de la production et de la gestion énergétique.
La fibre optique a grandement contribué à cette évolution. De par ses capacités en bande passante, elle permet de couvrir tous ces usages dépendants du numérique. Le Très Haut Débit est donc synonyme de montée en puissance des installations, y compris celles des énergies de demain. Aujourd’hui, par exemple, seule la fibre est capable de gérer de manière fluide le pilotage automatisé des parcs photovoltaïques ou éoliens.
Partout en France, ces projets durables pourront voir le jour : les réseaux d’initiative publique (RIP) ont pour mission de déployer la fibre sur tout le territoire français. À l’instar des grands groupes industriels, les petits projets locaux pourront eux aussi bénéficier des technologies connectées.
La montée de l’intelligence artificielle dans le secteur énergétique est aussi liée au déploiement de la fibre. En pleine croissance, ces algorithmes aident les ingénieurs et techniciens à élaborer des processus de maintenance prédictive. Ces programmes ont pour objectif d’anticiper l’usure des pièces ou des machines et les anomalies. En prévenant ces désagréments, les énergéticiens réalisent une économie de temps et de moyens.
La transition énergétique représente un défi de taille pour les entreprises du secteur. Le numérique représente une indéniable opportunité pour eux, afin de faire évoluer leur manière de gérer et de produire l’énergie. La fibre optique permet aux centrales de production de devenir plus agiles et innovantes. Dotées d’un environnement connecté, elles sont en mesure de devenir des structures complexes et plus responsables. Ainsi, les industriels s’emparent de la digitalisation pour accroître leur compétitivité et répondre à des enjeux d’avenir en développant des énergies renouvelables et de récupération.
Charlotte B.