Pollution, hausse du niveau des océans, surpêche… L’activité de l’homme a un impact considérable sur nos mers et océans. Un constat qui vient alourdir le bilan climatique, et pour lequel il est urgent d’agir vite ! Et si la technologie était l’un des leviers à la préservation des espaces marins ?
Le 8 juin prochain marquera la Journée Mondiale des Océans. Une occasion de sensibiliser les citoyens à la protection de cette précieuse ressource. Très touchés par le réchauffement climatique, la pollution et l’exploitation humaine, les océans voient leur état se dégrader à grande vitesse.
Alors que faire pour limiter cela ? Chacun d’entre nous a l’opportunité d’adopter un comportement responsable grâce à des écogestes simples (économie d’eau, tri des déchets…) et à une consommation plus responsable. Des petits gestes simples, auxquels viennent s’ajouter des interventions à plus grande échelle : ONG, gouvernements et même entreprises, sont de plus en plus nombreux à prendre part à cette lutte.
Comme moyens d’action, de nouveaux outils numériques tels que l’intelligence artificielle, permettent une meilleure compréhension de cet écosystème et des moyens d’action concrets.
Nous ne connaissons qu’une infime partie des océans, bien qu’ils couvrent 70% de notre planète. Il est donc impératif d’approfondir nos connaissances pour protéger et restaurer les eaux qui nous entourent.
En France, l’exploration des fonds marins a toujours occupé une place importante dans la recherche scientifique. C’est pourquoi l’acquisition d’Ulyx, un nouveau sous-marin autonome, est une véritable opportunité pour l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer). Capable de plonger à plus de 6000 mètres, le robot aura pour mission de cartographier et de photographier les abysses. Une véritable prouesse technologique qui se caractérise par une plongée extrêmement profonde et un possible pilotage à distance. « A 6 000 mètres, le robot peut rejoindre l’intégralité des fonds sous-marins, » explique Ewen Raugel, ingénieur à l’Unité Systèmes sous-marins de l’Ifremer au média Industrie Techno. La France rejoint ainsi le cercle très fermé des pays (Japon, Etats-Unis, Grande-Bretagne) possédant un véhicule sous-marin autonome profond destiné à la science.
Si aucun câble n’est nécessaire au robot pendant son activité, la fibre optique a tout de même été requise pour l’élaboration de celui-ci. L’assimilation de comportements (automatisation de la résolution d’image, stabilisation, navigation appropriée, quadrillage des zones…) est le résultat du développement d’une intelligence artificielle. Spécialement conçue pour Ulyx, cette technologie confère au robot le rôle d’un véritable explorateur. Grâce à ses capacités en bande passante et à sa vitesse de transmission, la fibre a permis au sous-marin de développer une grande autonomie.
Avec un tel outil, l’Ifremer compte bien enrichir sa connaissance des océans, afin d’identifier les menaces potentielles. Grâce à ces nouvelles données, l’organisme et ses partenaires pourront développer des moyens de préserver et de restaurer les ressources marines.
L’ONU estime que plus de 40% des océans sont très impactés par la pollution et les activités humaines. Des effets indésirables qui ont des répercussions conséquentes sur l’écosystème marin. Les habitats naturels composés d’algues et de coraux continuent de se détériorer en raison du réchauffement des eaux et de l’apparition d’espèces envahissantes. La disparition de ces espaces porte une conséquence directe sur la faune, pour qui cet environnement est vital. On assiste à un effet domino, qui, s’il n’est pas rapidement stoppé, pourra se répercuter sur toute la chaine alimentaire.
Les côtes font partie des zones particulièrement touchées. Directement soumises aux activités de l’homme, elles sont souvent exploitées pour la pêche et très polluées. En faisant partie des plus grandes villes littorales françaises, la commune de Marseille s’est engagée en faveur de sa biodiversité maritime. En ce sens, le Musée Subaquatique de la ville ainsi que l’École Centrale ont relevé ensemble un défi artistique et technologique : installer des capteurs et une caméra sur la statue « Résilience » de Thierry Trivès.
C’est totalement immergé sous l’eau, à 100 mètres au large de la plage des Catalans, que ce projet scientifique, environnemental et pédagogique prend place. La statue connectée offre aux chercheurs la possibilité de recueillir de nombreuses données. Grâce à son logiciel de fusion et d’interprétation des informations, Résilience permettra aux experts d’approfondir leurs études de la biosphère subaquatique méditerranéenne, afin de la protéger.
A l’autre bout de la Terre, CORail vise à protéger les coraux du Récif de Pangatalan, une île de l’archipel de Palawan, aux Philippines. Imaginé par Intel, Accenture et l’ONG Sulubaaï Environmental Foundation, le projet met à profit des caméras vidéo sous-marines intelligentes pour obtenir des images des récifs et des espèces animales qu’ils abritent.
Les capteurs intégrés déclenchent les photos lorsqu’un poisson passe à proximité d’eux. Ce travail a l’avantage de prendre un grand nombre de clichés (40 000 en 1 an !) et d’être moins fastidieux et perturbateur que s’il devait être réalisé par des plongeurs. « Les plongeurs peuvent modifier le comportement de la faune et affecter involontairement les résultats de l’enquête. Et le temps sous l’eau est limité car les plongeurs ne peuvent souvent prendre des photos et des vidéos que pendant environ 30 minutes » explique Intel dans son communiqué de presse.
Les caméras sont équipées de la solution Accenture Applied Intelligence (VASP), qui leur permet d’analyser les données en comptant et classant la faune marine. Développée à l’aide de la fibre optique, cette intelligence artificielle est opérationnelle en temps réel, ce qui favorise la prise de décision pour les scientifiques.
Notre connaissance des océans est encore très partielle. Comprendre cette vaste étendue d’eau ainsi que la faune et la flore qui l’habitent demandent énormément d’efforts aux chercheurs. Néanmoins le progrès technologique fait considérablement avancer la science marine ces dernières années. En effet, l’intelligence artificielle intervient régulièrement dans l’identification d’éléments et leur classement automatique, sans pour autant perturber la vie subaquatique. Support numéro un de ces algorithmes, la fibre optique a permis le développement et l’optimisation de tels outils. Grâce à elle, robots et caméras intelligentes pourront explorer des zones jusqu’ici inconnues ou très difficiles d’accès. De précieuses aides pour la connaissance de nos océans, afin d’améliorer leur protection.
Charlotte B.