La transition écologique est l’incontournable défi de notre époque. Les efforts de tous les acteurs de la société contribuent à réduire les effets du réchauffement climatique. Pourtant, le chemin est encore long avant de répondre à de réelles exigences environnementales. Tandis que la transformation digitale s’accélère, le numérique voit son bilan carbone s’alourdir d’année en année. Néanmoins l’avènement de la fibre optique s’annonce comme une bonne nouvelle pour l’environnement !
Chaque jour, plusieurs milliards de personnes se rendent sur internet. Rien qu’en France, Médiamétrie relève 85,2% d’internautes au sein de la population en 2021. Le numérique se démocratise, à tel point que le nombre d’usagers a doublé en seulement 10 ans. Et la tendance n’est pas près de s’inverser !
Cette croissance soulève plusieurs interrogations. À l’heure où les préoccupations environnementales sont au cœur de notre société, quel est l’impact des nouvelles technologies sur notre écosystème ? Quelles sont les solutions pour réduire ces effets néfastes ?
Considéré comme une infrastructure immatérielle, le numérique n’est pourtant pas sans conséquence pour l’environnement. L’ADEME (l’Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) estime que son empreinte représente 4% du total des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Soit l’équivalent de près de 1,5 milliard de tonnes de CO2 chaque année. Mais qu’est-ce qui génère autant de pollution ?
Parmi l’ensemble des éléments qui constitue le numérique, on distingue deux types de pollution : celle générée par le matériel informatique d’un côté et celle des infrastructures réseau et des datacenters de l’autre.
Combien d’appareils connectés possédez-vous ? Ordinateurs, smartphones, tablettes, consoles, objets connectés… Le numérique est omniprésent dans notre quotidien, et continuera à prendre de plus en plus d’ampleur.
Derrière ce progrès se cache une phase de construction que l’environnement paye au prix fort. Les matières premières utilisées sont parfois rares, avec une extraction onéreuse en ressources et, surtout, un transport de plusieurs milliers de kilomètres de leur lieu d’origine aux différentes usines, puis des usines au consommateur. Prenons l’exemple d’un ordinateur portable d’environ 2kg. Il émettra 103 des 156kg de CO2 de son cycle de vie rien que pour sa construction. Une fabrication très polluante, qui représente 47% du total des émissions de gaz à effet de serre du secteur.
Les 53% restant proviennent, quant à eux, des infrastructures réseau et des datacenters. Il faut savoir que pour chaque requête effectuée, les datacenters sont sollicités. Ces centres de données abritent, en effet, des centaines de serveurs qui sont alimentés en électricité. En plus de cela, ces systèmes doivent constamment être ventilés pour éviter une surchauffe. La climatisation représente donc la majeure partie de la consommation énergétique.
Pour limiter cet impact, certains géants du web comme Facebook et Google alimentent leurs centres de données avec des énergies renouvelables. Malgré ces efforts, le coût carbone demeure toujours trop important pour maintenir la consommation actuelle en se passant des ressources fossiles.
Même constat observé pour les infrastructures télécom. Les réseaux 4G et 5G arrivent en tête des technologies énergivores. Ces connexions sans fil fonctionnent par fréquences. Elles sont émises par des antennes-relais, dont la consommation électrique dépend du trafic. Or, avec la croissance des usages mobiles, elles se retrouveront de plus en plus saturées. Pour un même usage, un utilisateur consomme 10 fois plus avec la 4G qu’avec la fibre optique. Aussi, il est préférable d’utiliser le Wifi, plus sobre pour l’environnement.
Mais toutes les technologies filaires se valent-elles ? Encore une fois, la nature de l’infrastructure va influer sur la quantité de CO2 rejetée. Alors que le réseau cuivre (ADSL et VDSL) est de plus en plus coûteux pour les opérateurs, la fibre optique se révèle être une alternative plus performante mais aussi plus économique et écologique.
Quel est l’impact des réseaux télécom sur l’environnement ? Afin de mesurer l’impact global et de savoir quelle infrastructure filaire privilégier, l’ARCEP a mené une étude basée sur la consommation électrique entre le cœur de réseau et l’abonné.
Après plusieurs mois d’études, l’autorité de régulation révèle que la fibre constitue un vrai progrès du point de vue écologique. Une ligne ne consomme que 0,5W par an, là où l’ADSL en demande 1,8W. Opter pour la fibre optique permet donc bel et bien de réaliser des économies d’énergie.
Si, pour le moment, les deux réseaux coexistent, le cuivre est voué à disparaître au profit du fil de verre. Orange a récemment annoncé le plan de fermeture de ce réseau historique qui a notamment permis de démocratiser internet. Vieillissant et vulnérable, le cuivre demande un entretien permanent et coûteux. De plus, l’infrastructure ne sera pas en mesure de répondre à des usages numériques toujours plus gourmands, en raison de ses capacités limitées. La fibre optique est non-seulement moins énergivore, mais elle est également capable de supporter de plus grands flux d’informations. La transmission de données est ultra-rapide, stable et sans interférence.
EN SAVOIR PLUS : La fin du réseau cuivre. Place à la fibre optique !
Un autre critère qui rend cette infrastructure préférable au cuivre n’est autre que sa fabrication. La fibre est élaborée à partir de silice, un matériau moins polluant et moins rare que le cuivre. Le déploiement et l’utilisation de cette infrastructure permet ainsi de tendre vers un numérique plus responsable.
Les usages numériques ne sont pas neutres pour l’environnement. Chaque maillon de la chaine (datacenter, réseau, équipement informatique…) en est responsable, ce qui contraint les acteurs à agir sur plusieurs terrains. Néanmoins, le secteur des Télécom concentre ses efforts pour trouver des solutions viables et durables afin de réduire cette empreinte carbone. La fibre participe grandement à la transition écologique du secteur grâce à sa faible consommation d’énergie, en comparaison avec le cuivre. Avec des capacités nettement supérieures à l’ADSL, la fibre nécessite moins d’électricité pour acheminer les données. Plus rapide, fiable et respectueuse de l’environnement, la fibre ouvre la voie d’un numérique plus engagé.
Charlotte B.
Sources : Selectra – Products PCC – Info TV5 Monde