La gestion des déchets s’optimise grâce au numérique
Publié le 3 août 2020

La gestion des déchets s’optimise grâce au numérique

La protection de l’environnement est l’un des enjeux forts du XXIe siècle. Sa préservation passe par de nombreux facteurs, à commencer par notre consommation et ses répercussions. À l’échelle mondiale, la quantité de déchets a doublé en près de trente ans. Des ressources qui nécessitent une gestion colossale, rendue possible à travers de nouveaux outils numériques

 

Au fur et à mesure que la consommation augmente, les déchets s’entassent. À l’heure où seul 14% d’entre eux sont recyclés, le tri devient une urgence environnementale. Les industriels et acteurs publics doivent ainsi trouver une alternative à l‘incinération, l’enfouissement ou aux décharges à ciel ouvert.

Pour comprendre comment sont jetés nos ordures, la start-up Greyparrot a mis au point un logiciel de reconnaissance des déchets. Basé sur la vision par ordinateur, l’outil permet de contrôler puis de trier les ordures. En ce sens, il est possible de mesurer les flux importants de déchets et d’analyser leur composition afin de mieux les trier par la suite.

La data accumulée va servir de base pour appliquer un traitement adapté aux déchets. « Nous constatons une demande croissante de la part des consommateurs, des marques, des gouvernements et des gestionnaires de déchets pour obtenir de meilleures informations en vue de la transition vers une économie plus circulaire » déclare Mikela Druckman, cofondatrice et CEO de Greyparrot.

Le numérique pourrait ainsi permettre de répondre aux enjeux sociétaux actuels : « La vision par ordinateur est nécessaire pour détecter des matériaux que les machines actuelles ne peuvent pas détecter. Ce logiciel nous donne des informations sur les données afin de maximiser notre récupération de matériaux »

Très gourmand en débit, ce système d’analyse utilise la fibre optique pour stocker et traiter un volume très important de données. L’outil de Greyparrot fonctionne sur la base du deep learning, c’est-à-dire un modèle où la machine est constamment enrichie, apprenant à travers son expérience. La fibre lui assure ainsi une bande passante appropriée au fonctionnement et au développement de l’outil.

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Le tri des déchets, un défi pour les collectivités 

Les collectivités sont en première ligne pour la gestion des déchets. Leur devoir est d’assurer la continuité d’un service public de qualité et donc de repenser la collecte pour mieux valoriser les ressources.

Une nouvelle fois, les villes s’emparent du numérique pour faciliter le quotidien des ouvriers et la collaboration avec les organismes de tri. En collectant les données à partir des bennes à ordures, les collectivités comptent optimiser les coûts, les déplacements, le service de déchetterie et appuyer les campagnes de sensibilisation au tri. Elles se basent ainsi sur les concepts des Smart City : optimiser la gestion de la ville afin de gagner en efficience.

La ville d’Anger a par exemple fait appel à la start-up Qowisio, une société locale spécialisée dans les objets connectés. Dans le but de déterminer le remplissage des conteneurs, Qowisio a mis au point une sonde à ultrasons. L’outil est capable de mesurer le niveau d’ordures, et détermine si le conteneur a besoin ou non d’être vidé. Avec une batterie fonctionnelle pendant 3 à 5 ans, la solution consomme peu d’énergie et permet ainsi de limiter les déplacements pour les bennes presque vides.

La société Trinov, a quant à elle développé un système de traçage de la production des déchets grâce à un puçage des bacs à ordures. À l’instar de Qowisio, cet outil permet de collecter des informations dans le but de mieux comprendre la production de déchets, de traiter les dérives et d’instaurer un plan d’amélioration. Couplé avec un système de pesée, la solution de Trinov pourrait faire économiser aux collectivités 10 à 20% de la facture des ordures publiques.

L’entreprise iNex Circular préfère quant à elle, se baser sur un système d’échange. Créé pour repérer les gisements de déchets, son outil baptisé iNex Sourcing met en relation entreprises, recycleurs et énergéticiens afin d’optimiser les ressources et de créer un cercle vertueux. C’est ainsi que des entreprises telles que Engie, collaborent avec des centres de tri et d’autres structures industrielles ou agricoles pour créer du biogaz à partir de matière organique récupérée. Grâce à son système basé sur le big data et l’interactivité numérique, les déchets des uns deviennent les ressources des autres.

 

 

Consommer, jeter, trier : l’affaire de tous

Appuyé par une croissance médiatique, la préservation de l’environnement gagne la conscience de la population. Selon l’étude Ispos-Sopra Steria datant de fin 2019, 52% des Français s’accordent à dire qu’il est urgent d’agir en faveur du développement durable.

L’écologie est l’affaire de tous, et de plus en plus d’individus agissent à leur échelle : achats locaux et de saison, produits en vrac, commerce de seconde main, fin des objets à usage unique (rasoir, couches, protections hygiéniques…) etc. Le tri ainsi que la tendance « zéro déchet » font également partie de ces résolutions vertes auxquelles adhèrent de nombreux ménages.

Certaines applications ont d’ailleurs été créées dans le but de faciliter l’engagement des particuliers.
Zero Waste Objective est l’une d’entre elles, dont l’objectif est de transitionner vers le « zéro déchet ». Pour cela, elle propose des missions quotidiennes pour faire la chasse aux déchets inutiles, en trouvant des produits de substitution : par exemple, privilégier le café en grain ou en poudre plutôt que les dosettes. Le concept reste ludique et encourageant, puisqu’à chaque mission validée, l’utilisateur voit sa progression.

Si réduire nos déchets est essentiel, bien trier l’est encore plus ! L’une des premières causes du non-tri est la localisation des poubelles. En effet, de nombreux individus sont mal renseignés quant à la réparation géographique des bennes à verre, à vêtements, des bacs à pile, ect.
L’objectif de l’application française Hoali est de favoriser l’information grâce à une cartographie des poubelles et dépôts. L’outil dispose de sa propre carte interactive pour trouver la benne la plus proche de chez soi. Plus d’excuse pour ne pas penser au tri !

Le petit plus de l’application réside dans les partenariats qu’elle entretient avec les collectivités. En Bretagne par exemple, les communes abonnées ont la possibilité d’envoyer des notifications aux habitants la veille du ramassage des poubelles. Une autre manière d’optimiser la collecte grâce à un suivi numérique.

Consciente de l’enjeu de sensibilisation au tri des déchet, la start-up grenobloise Unico souhaite aller encore plus loin. L’application offre plusieurs fonctionnalités dont le scanner de déchets, pour s’assurer de jeter les emballages dans les bons bacs à déchets.

Mais sa plus grande innovation se trouve dans le fait de récompenser les usagers avec des bons d’achats. C’est sur ce modèle incitatif que Unico compte pousser les individus à respecter le tri et à réduire leurs déchets.

 

L’optimisation des déchets est l’un des élément clé pour parvenir à une transition écologique réussie. En plus de dégrader notre planète, l’incinération, l’enfouissement ou les décharges à ciel ouvert présentent des risques pour notre santé. En ce sens, le numérique aide chaque jour les acteurs de la société à réduire notre consommation, trier, collecter et optimiser les déchets pour en faire de véritables ressources. La fibre optique permet à ces outils complexes, un traitement de données optimal et un service fluide et rapide.
Ces innovations construisent le monde de demain, et continuent de convaincre les particuliers, les entreprises et les collectivités de veiller à la bonne gestion des déchets.

 

 

Charlotte B.

 

 

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