La crise sanitaire a profondément modifié notre façon de travailler. Cette période d’adaptation a également fait croître les formations en ligne. Si la pédagogie numérique a su séduire professionnels et particuliers, elle a pourtant mis à l’épreuve les organismes de formations.
Le Covid-19 a révélé l’importance du digital. Nos habitudes de consommation ont profondément évolué, à même titre que le travail, souvent effectué depuis la maison. On estimait d’ailleurs plus de 5 millions de télétravailleurs en France, pendant le confinement. Une situation exceptionnelle à laquelle les entreprises ont fait face en repensant leur organisation.
Parallèlement à ces nombreux changements, les sociétés ont plus que jamais saisi l’importance de leur agilité. Afin d’optimiser leurs compétences, elles se sont tournées vers les formations en ligne. En effet, le e-learning et les webinars offrent aux entreprises l’opportunité de se perfectionner et de s’ouvrir à de nouvelles pratiques.
Dans un premier temps, ce sont les formations pour la bureautique (cloud, visioconférence) qui ont connu le plus grand succès. Si certains sont apparus très à l’aise dès le début, d’autres ont dû s’accoutumer à des outils totalement inconnus.
Les formations liées au soft skills ont également été prisées par les entreprises. Ces compétences comportementales sont souvent acquises en dehors de la sphère scolaire et diffèrent beaucoup d’un individu à un autre. Pour autant, de nombreuses formations en ligne comme la négociation ou la gestion du stress aident les salariés à perfectionner leur savoir-être et savoir-faire.
Le boom des formations en ligne semble se poursuivre après le confinement. De manière générale, les entreprises retrouvent un modèle plus souple et dynamique qu’en présentiel. Elles y voient aussi une organisation moins contraignante, ce qui leur permet d’augmenter le nombre d’enseignements dispensés.
Si les entreprises ont vu un réel avantage dans la formation en ligne, les salariés n’hésitent pas à exprimer leur enthousiasme. De nombreux individus ont la volonté croissante de se perfectionner dans leur domaine, ou d’acquérir de nouvelles compétences. Les langues étrangères, de plus en plus valorisées dans les métiers d’aujourd’hui, figurent parmi les cours les plus populaires. Lauriane Lebreton, dirigeante de l’Atlantique British Academy confie ne jamais avoir eu autant de demandes « Je donne entre huit et dix heures de cours par jour, de 8 heures à 19h30, tous les jours. En un week-end, j’ai dû remplacer tous les cours physiques par des cours en visioconférence via une plateforme sur Internet. L’objectif était juste de maintenir mon activité. J’ai été très agréablement surprise de voir la demande s’accroître ».
En dehors du cadre professionnel, ce sont les formations plus généralistes, parfois orientées vers les loisirs, qui séduisent le plus les individus. Beaucoup souhaitent se perfectionner en photographie et retouches photos, apprendre à créer un site internet, confectionner soi-même ses produits ménagers, etc. Le confinement a éveillé chez les Français, une certaine curiosité et un désir d’apprendre. La majorité d’entre eux tirent un enseignement de cette « pause », en optant pour un mode de vie plus sain grâce à des cours de sport, de jardinage ou de cuisine.
L’expérience facilite l’apprentissage ! Souple, accessible, disponible en replay, les formations en ligne séduisent pour leur côté pratique ! Plusieurs internautes révèlent également l’aisance des échanges grâce aux chats.
Le recours aux Serious Game et autres jeux interactifs permettent aux participants d’apprendre de façon ludique. EduQuest par exemple, est un Serious Game sous forme d’application qui permet aux lycéens d’apprendre et de réviser le bac d’histoire. D’autres dispositifs comme BirdLab nous apprennent le comportement de la faune et la flore : dans ce jeu, les curieux de la nature pourront se renseigner et comprendre le comportement des oiseaux. À tout âge, le Serious Game permet d’entrer en immersion dans un sujet afin de mieux s’en imprégner. Il a déjà prouvé à mainte reprise son efficacité, et s’est même vu adopté dans le monde de l’entreprise.
Cet engouement pour les formations en ligne continue de grandir après la période de confinement. La transition digitale de notre société permet d’apprendre depuis chez soi et vient désormais compléter les formations en présentiel. Par ailleurs, cette forte demande en e-learning vient appuyer la nécessité de l’accessibilité du numérique pour tous. Pour garantir l’égalité pour tous, l’Etat et les collectivités ont lancé le Plan France Très Haut Débit en 2013. Cette mesure vise à couvrir l’intégralité du territoire en Très Haut Débit, afin que tous puissent avoir accès aux nouveaux usages digitaux.
Aujourd’hui, plus d’un foyer sur deux a la possibilité d’être raccordé à la fibre optique, ce qui participe de manière considérable à la démocratisation de l’apprentissage en ligne. Chaque membre de la famille peut utiliser un appareil connecté, sans risque de ralentissement ou de coupure : des conditions obligatoires pour bien apprendre !
L’année 2020 confirme la place importante du digital dans l’apprentissage. La demande croissante vient questionner les professionnels de la formation sur leur adaptabilité face aux nouvelles attentes.
La crise du Covid-19 a, en effet, accéléré la transformation du métier vers une offre hybride entre le présentiel et le virtuel.
Les mesures de distanciation devenues obligatoires, les organismes de formation n’ont pas eu d’autre choix que de s’adapter. Les collèges, lycées, facs et autres écoles ont été les premiers impactés, avec l’ensemble des élèves de France confinés chez eux. Rapidement, les cours se sont organisés depuis le domicile à l’aide des espaces numériques de travail des établissements respectifs, des outils de visioconférences comme Zoom ou Teams, ou encore grâce à la création de groupe Facebook ou Discord.
Pour d’autres organismes spécialisés dans le domaine professionnel, la transition fut parfois plus complexe. Certaines entreprises ont dû développer une culture numérique à laquelle elles n’étaient pas habituées : fabrication de supports, connaissance des outils de visioconférence, etc. Mais transposer une session présentielle en virtuelle via une visioconférence ne suffit pas. Le travail de l’ergonomie d’utilisation, du design et de l’interactivité du cours et de son support est essentiel pour capter l’attention de l’apprenant et lui permettre d’apprendre dans les meilleures conditions possibles.
Le formateur dispose également d’un rôle crucial pour accompagner les cours et répondre aux interrogations des participants. « L’activité d’apprentissage change profondément. Moins descendante, elle est centrée sur l’apprenant. Le rôle du formateur est toujours crucial mais différent. Il met à disposition des ressources, crée des activités pédagogiques, donne des travaux à réaliser, restitue les enseignements de l’expérience et individualise les parcours en s’adaptant au niveau de l’apprenant » précise Leïla Ben Salem, consultante senior ingénierie et politiques de formation à Centre Inffo.
En ce sens, les outils numériques permettent d’offrir une palette d’usage et de repenser les formations pour les rendre ludiques et plus efficaces.
L’IFOCOP fait partie des organismes qui ont anticipé la montée du numérique en proposant une nouvelle formule. La société a ainsi créé l’IFOCOP Expériences, un incubateur de formations innovantes, digitales et interactives. « Plusieurs facteurs nous ont conduits à proposer une nouvelle offre de formation. Tout d’abord, la révolution digitale qui modifie le monde professionnel ; on estime que 80% des professions de 2030 n’existent pas encore. Résultats : les métiers évoluent très vite et se réinventent à haute fréquence. Les salariés doivent donc s’adapter en permanence aux évolutions des process métiers et au rythme qui s’accélère. » explique Pascale Garnotel, directrice produits et qualité de l’IFOCOP. Elle ajoute « Le numérique fait partie intégrante de notre quotidien, tant dans nos activités professionnelles que personnelles. La formation à distance, les classes virtuelles, la dématérialisation de nos diplômes… s’inscrivent parfaitement dans notre stratégie d’innovation et de digitalisation de nos pratiques ». Grâce à cette complémentarité physique-virtuelle, l’institut de formation augmente son agilité, en restant toujours à l’écoute des besoins spécifiques de chaque apprenant.
Pour Kokoroé, une jeune entreprise de formation en ligne, le divertissement est au cœur du métier. Depuis le début du confinement, les formations de l’entreprise connaissent un vif succès. « Dès les premières semaines, on a connu une vague de demandes incroyable. Les entreprises étaient en attente d’aide sur des nouveaux usages comme le télétravail et le management à distance » confie Raphaëlle Covilette, co-fondatrice de Kokoroé. La société a enregistré une croissance de 30%. En cause, des cours brefs usant des codes de la pop-culture, innovants et se démarquant du reste de l’offre.
Les formations connaissent un vrai boom depuis la crise sanitaire. Les entreprises n’hésitent pas à miser sur l’e-learning pour s’adapter aux outils digitaux et améliorer leurs compétences en lien avec leur domaine d’activité. Le FNE (Fond National de l’Emploi) a par ailleurs accordé une aide au financement des formations pour tous les salariés au chômage partiel pendant le confinement.
D’autre part, les particuliers se montrent eux aussi très investis dans le désir d’acquérir de nouvelles connaissances. Le numérique permettent d’offrir une nouvelle approche pour l’apprentissage grâce à des outils ludiques, divertissants et interactifs. Le déploiement de la fibre ne manque pas de démocratiser l’e-learning, en le rendant accessible à tous, n’importe où en France.
Elle sera également une infrastructure essentielle aux organismes de formations, pour qui le virage du digital semble immanquable afin d’assurer une continuité de service et un renouvellement de l’offre. Il s’agit avant tout de compléter les cours en présentiel, afin de tirer tous les avantages du physique et du virtuel.
Charlotte B.
2 commentaires
Pour des personnes de ma génération, il est désagréable de lire des textes destinés à l’accès à des formations pour l’utilisation du numérique, dont la prose est emprunté à un sabir mâtiné de termes, de néologismes et autres expressions empruntées à une langue dont l’enseignement n’a pas été dispensé à la majorité de cette même génération.
Quel est l’intérêt de parler de Serious Game alors que qu’une expression comme jeux d’apprentissage correspond exactement à ce qui est proposé. Adapter le langage pour faciliter la compréhension devrait être un premier objectif pour atteindre nos aînés.
D’autre part, il y a environ 10 à 12 millions de personnes qui ne disposent pas encore de connexion à internet et/ou qui ne sont pas équipé de matériel informatique. Il y a donc au préalable tout un travail de formation pour préparer les anciens à utilisation de ces outils.
Qui s’en occupe ?
JP POUPON
président du Collectif ADSL Haute-Marne (Cadsl52)
Bonjour M. Poupon,
Nous vous remercions pour votre remarque et la prenons en compte. Nous mettons un point d’honneur à la vulgarisation de nos contenus, c’est pourquoi nous limitons dans la mesure du possible les anglicismes et termes complexes.
Concernant les disparités d’accès à internet, une mesure est lancée depuis 2013 : le Plan France Très Haut Débit. Initié par les collectivités et l’État, il a pour but de gommer ces inégalités en donnant un accès au Très Haut Débit à tous les français d’ici 2023. Pour le département de la Haut-Marne, vous pouvez tester votre éligibilité à la fibre sur le site http://www.losange-fibre.fr . Belle journée !