D’après l’AFE (Association Française de l’Éclairage), 41 % des dépenses électriques des collectivités sont dédiées à l’éclairage. De par l’augmentation du prix de l’électricité et le vieillissement des équipements, la facture augmente considérablement d’année en année. Face aux enjeux budgétaires et environnementaux, les collectivités se tournent vers l’éclairage public intelligent.
L’éclairage public intelligent, aussi appelé « éclairage public connecté » ou « smart lightning » , désigne l’usage de dispositifs connectés afin de piloter l’éclairage public.
Cette technologie utilise divers capteurs ainsi qu’un réseau de transmission (généralement en fibre optique, mais il peut également se composer d’un réseau LoRa/radio et/ou de la 5G) pour interagir avec les dispositifs d’éclairage urbain. Ainsi, ce système offre la possibilité d’automatiser l’éclairage, ajustant les LED en fonction de la luminosité, des conditions météorologiques et d’autres besoins (trafic fréquent, événements, etc.).
La gestion de l’éclairage public intelligent peut se faire manuellement ou bien s’automatiser à partir d’un centre de contrôle. Grâce à cette supervision centralisée, la prise en main est accessible au personnel de mairie et garantit l’ajustement des paramètres en temps réel et la fourniture rapports détaillés. Chaque collectivité a donc l’opportunité de piloter ses infrastructures en fonction de ses besoins !
Aujourd’hui, l’éclairage public est devenu « un gouffre énergétique », d’après la Commission de la Régulation de l’Energie (CRE). En effet, la hausse du prix de l’électricité ainsi que les infrastructures anciennes, particulièrement énergivores, entrainent chaque année une augmentation des coûts pour les communes.
En ce sens, les collectivités s’orientent vers la rénovation et l’automatisation de l’éclairage urbain. Elles optent pour des LED, plus économes, et introduisent des capteurs et un système de gestion permettant de rendre l’éclairage public connecté.
Dès lors, les collectivités peuvent personnaliser et automatiser les lumières en fonction de leurs besoins. Par exemple, les lampadaires peuvent être complètement éteints pendant une durée déterminée dans certaines rues ou bien dans toute la commune. Cela permet de réaliser d’importantes économies sur la facture d’électricité toute l’année. Pour la différence de saison, on retrouve même des dispositifs qui adaptent automatiquement leur intensité en fonction de l’éclairage naturel.
Les capteurs peuvent également détecter les anomalies et les dysfonctionnements avant qu’ils ne deviennent des problèmes majeurs, permettant ainsi une intervention rapide et ciblée. Cette approche réduit les coûts de maintenance en évitant les réparations d’urgence et en prolongeant la durée de vie des infrastructures.
L’éclairage public intelligent consomme bien moins qu’un éclairage public « classique ». En optimisant la consommation d’électricité, ces systèmes réduisent l’empreinte carbone des territoires. Un bon point pour l’environnement !
Par ailleurs, ces dispositifs contribuent à la réduction de la pollution lumineuse : un problème croissant dans de nombreuses zones urbaines et rurales.
En limitant la diffusion de lumière aux usages nécessaires, les villes et villages évitent un fort impact sur la faune nocturne et les écosystèmes locaux. Cela crée un environnement plus sain et plus durable pour la nature environnante.
Des territoires connectés pour plus d’attractivité !
Adopter l’éclairage public intelligent est aussi un levier d’attractivité pour les territoires. Les villes et villages qui investissent dans des technologies innovantes et durables se positionnent comme des territoires meneurs et engagés ! De fait, l’implication en faveur de l’environnement est perçue de manière positive par les administrés mais aussi par les entreprises et les touristes.
Par ailleurs, un éclairage public efficace et bien géré contribue à une meilleure sécurité. Les technologies intelligentes, soutenues par l’infrastructure de la fibre optique, du LoRa et/ou de la 5G, permettent de transformer les communes en véritables territoires intelligents !
L’éclairage intelligent offre des possibilités intéressantes pour les collectivités qui souhaitent à la fois réduire leurs coûts, devenir plus attractives et s’engager en faveur de l’environnement !
La ville d’Angers a actuellement déployé un dispositif d’éclairage public intelligent sur la moitié de son agglomération. Près de 50 000 points sont concernés et devraient permettre de réduire la facture d’électricité de 66%.
Mais l’éclairage intelligent est loin de n’être réservé qu’aux grandes villes ! À Epron, village de moins de 2000 habitants, l’éclairage est connecté ! Les lampadaires sont éteints de minuit à 6h du matin, entraînant des économies d’énergie non négligeables.
À Lasbordes (environ 800 habitants), cette fois, la commune est elle-même en charge de la gestion de ses équipements et de l’amélioration des performances de consommation énergétique et environnementale. « Les lumières abaissées intensifient leur clarté au passage des piétons grâce à un détecteur sur chaque candélabre qui, de la couleur orange, passe au blanc chaud, moins agressif. Sur l’Ancien Chemin Royal plus fréquenté, la détection se fait par radar à l’entrée et à la sortie. » rapporte le journal La Dépêche.
L’éclairage public intelligent représente une belle opportunité pour les collectivités, alliant réduction des coûts, respect de l’environnement et attractivité. En utilisant les infrastructures télécom (fibre optique, 5G, LoRa, etc.) alliées aux objets connectés (capteurs, etc.), les territoires peuvent optimiser la gestion de leur éclairage, tout en améliorant la qualité de vie des habitants. De grandes villes, mais aussi et surtout, des villages montrent l’exemple et témoignent que cette solution est accessible à tous.
En comptant sur ces territoires, la France espère réduire sa consommation d’énergie de 20% par rapport à 2012 ! Un beau défi qui saura mettre en lumière les territoires connectés !
Sources : EDF – Tactis – So cities
Charlotte B.