Plus que jamais, l’environnement est au cœur de nos préoccupations. Si la question est avant tout d’ordre national, c’est aussi à l’échelle locale que s’opèrent d’importants changements. Profondément engagés en faveur du développement durable, les villes et villages s’emparent du numérique pour devenir des « territoires intelligents », responsables, performants et au service des administrés.
Témoin d’une prise de conscience globale, la transition écologique est, aujourd’hui, sur toutes les lèvres. A l’échelon le plus proche de la population, les collectivités disposent d’une position de choix pour enclencher des procédures écologiques. De nombreuses agglomérations comme Dijon, Lyon ou Lille ont déjà instauré des mesures efficaces : on les appelle Smart City. Mais ce modèle n’est-il applicable qu’aux villes ? Comment les petites communes peuvent-elles s’engager en faveur du développement durable ?
Les nouvelles technologies offrent l’opportunité de construire des projets en fonction des moyens et des besoins de chaque commune. L’accessibilité numérique, engendrée par le déploiement de la fibre optique, permet, même pour les plus petites communes, de se doter d’outils de gestion. Ainsi elles peuvent lutter contre le gaspillage, la pollution ou encore le réchauffement climatique. D’autre part, ces « territoires intelligents » sont en mesure de réaliser des économies tout en améliorant la qualité de vie des habitants.
Et si, ces mairies 4.0 étaient le modèle à suivre en matière d’engagement environnemental ?
Le territoire intelligent est un concept de développement urbain qui regroupe deux principes fondamentaux : l’écologie et la connectivité, qui répondent à des enjeux d’avenir tel que le développement durable.
Pour les collectivités, il s’agit de proposer un modèle plus autonome et résilient, basé sur l’optimisation des ressources. Il n’est désormais plus rare de voir installés des panneaux solaires sur les bâtiments communaux. Ces locaux peuvent également être alimentés par d’autres sources d’énergies renouvelables comme la biomasse (bois), la géothermie ou encore la méthanisation (biogaz), souvent privilégiée en campagne grâce à la présence de biodéchets agricoles. En fonction de leurs spécificités, les communes optent pour les solutions les plus efficientes.
Les outils de supervision permettent ensuite de garder un œil sur la consommation énergétique. Grâce à des capteurs connectés, le personnel de mairie peut suivre en temps réel la température de chaque pièce ou bâtiment. Il peut donc l’ajuster à distance selon s’il fait trop chaud ou trop froid. Par ailleurs, l’ensemble des débits énergétiques est mesurable et contrôlable depuis une application qui mutualise les réseaux d’électricité, d’eau et de chaleur. La fibre optique interconnecte les bâtiments et la mairie, ce qui permet d’avoir une gestion à la fois globale et ciblée. A titre d’exemple, si un incident se produit, celui-ci est directement remonté à la mairie par cet outil de supervision. Les interventions sont plus rapides, limitant les dégâts potentiels.
Il est aussi possible de programmer ces dispositifs pour les rendre autonomes. C’est, par exemple, le cas de l’éclairage automatique qui, selon les horaires et la fréquentation des rues, est totalement ou partiellement éteint. A Baugy, village de 1 700 habitants, la mise en place de luminaires LED adapte la luminosité des lampadaires selon les événements locaux. Pour d’autres communes rurales, extinction des feux tard dans la nuit ! Mais certaines municipalités préfèrent mettre en place des capteurs qui détectent les voitures, cyclistes et piétons. Avec le numérique, les solutions restent modulables à tout moment !
En s’appuyant sur ces technologies, les collectivités œuvrent pour une consommation plus responsable. Car des ressources contrôlées c’est de l’énergie préservée ! Un bon point pour l’environnement mais aussi pour la mairie, qui réalise des économies financières. Enfin, l’ensemble de ces infrastructure connectées semblent aussi profiter aux habitants, en améliorant leur quotidien.
Si la mairie 4.0 fait de la préservation de l’environnement un objectif clé, elle agit toujours dans l’intérêt de ses citoyens. Les administrés et leurs usages doivent rester au cœur des territoires intelligents.
Dans un premier temps, l’engagement des collectivités est vecteur d’attractivité pour la population. Dans un monde où la préoccupation climatique est de plus en plus importante, l’écologie est devenue un critère incontournable pour les particuliers et entreprises qui souhaiteraient s’installer.
Ensuite, l’optimisation et la mutualisation des infrastructures garantissent des services responsables et de qualité.
Si les transports doux ou en commun sont surtout urbains, les zones rurales ont, elles aussi, commencé à les développer. En campagne, la voiture est presque une fatalité. Néanmoins, les villages ont profité de l’essor du numérique pour inciter les citoyens à prendre le vélo ou la trottinette en instaurant des services de location et des garages à vélo connectés.
Lorsque la voiture reste indispensable, les communes favorisent également le covoiturage par divers moyens : places de parking dédiées, groupes sur les réseaux sociaux ou applications mobiles. Atchoum, par exemple, est une start-up qui a décidé de miser sur les relations entre voisins pour aider les petites communes à booster leur mobilité.
Et pour se garer ? Encore une fois, avec peu de stationnements, les applications peuvent aider les automobilistes à gagner du temps. Ainsi, les résidents et visiteurs sont avertis en temps réel lorsque des places sont disponibles.
Pour diminuer l’empreinte environnementale, la collecte de déchets a, elle aussi, bénéficié de quelques améliorations. De nombreuses communes ont fait le choix d’installer des sondes sur les bennes à ordures. Un système automatisé relève le niveau de déchets afin d’optimiser les tournées de collecte. « Auparavant, il fallait se rendre au niveau de chacune des 820 colonnes enterrées, qu’elles soient pleines comme vides. Désormais, le camion ne relèvera que les bornes ayant atteint un certain niveau de remplissage » confie Robert Figueras, adjoint au directeur général des services techniques en charge du cadre de vie de Plaine Commune, au journal Le Parisien.
Ce dispositif a l’avantage de considérablement réduire le nombre de kilomètres parcourus par collecte. Dans le cas de Plaine Commune, les services de la ville font 20% de trajets en moins. Une bonne manière d’optimiser les ressources humaines et matérielles déployées pour collecter les déchets !
C’est à travers chaque petit projet que, pas à pas, se forme un « territoire intelligent ». Le développement de ces Mairies 4.0 est directement corrélé au grand chantier du déploiement de la fibre en France (Plan France Très Haut Débit). En effet, l’accès au Très Haut Débit n’est autre qu’une porte débouchant sur une multitude de solutions : automatisation de l’eau et du chauffage des bâtiments communaux, éclairage intelligent, gestion des déchets, mise à disposition de transports propres, incitation au covoiturage, etc. Ces actions locales sont non-seulement bonnes pour l’environnement, mais favorisent aussi le bien-être des habitants et du personnel de mairie. Si nous n’en sommes qu’au commencement des villes et villages « smart », les premières expériences montrent déjà des résultats encourageants !
Charlotte B.