Rare et précieuse, l’eau est devenue l’une des principales préoccupations des territoires. En 2023, la France a fait face à une sécheresse persistante tout au long de l’année, y compris durant l’hiver, mettant à rude épreuve les secteurs agricoles et plus globalement les ressources en eau. Appuyées par le numérique, les collectivités s’emparent de nouvelles solutions pour améliorer leur gestion de l’eau.
En dépit du changement climatique, les territoires sont contraints de prendre des mesures drastiques pour préserver leur eau. On estime que, d’ici 2025, plus de 1,8 milliard de personnes vivront dans des zones marquées par la pénurie d’eau.
En France, aucune région n’est épargnée par les sécheresses. La Bretagne, pourtant considérée comme un territoire très pluvieux, voit ses ressources largement diminuer en période estivale. Pour d’autres territoires, les faibles pluies, le manque de nappes phréatiques, l’aridité des sols et une multitude d’autres viennent complexifier la préservation de l’eau.
Pour pallier le manque d’eau, les collectivités se servent d’outils numériques pour améliorer la gestion hydraulique. Bénéficiant pour la grande majorité du Très Haut Débit via la fibre optique, les communes sont en quête de solutions connectées, particulièrement adaptées pour préserver les ressources locales.
Saviez-vous qu’en France, près de 20% de l’eau potable s’échappe en raison des fuites de réseau ? Causées par des mouvements de terrain ou la pression de l’eau, elles causent d’énormes pertes matérielles et financières. Pour les collectivités, il est donc impératif de faire la chasse aux fuites !
En équipant les réseaux de sondes et capteurs connectés, il est possible d’évaluer la quantité et la qualité de l’eau contenue dans les canalisations. Grâce à une surveillance en temps réel, les municipalités et les gestionnaires de réseau d’eau sont immédiatement avertis en cas d’anomalies et peuvent lancer les opérations de maintenance. Ainsi, les pertes sont limitées.
Xylem, entreprise spécialisée dans les solutions de gestion de l’eau, va même plus loin en proposant un outil pour localiser très précisément la fuite. Nommée « smartball », cette balle intelligente s’insère à l’intérieur des conduites en suivant un parcours défini. Pendant ce temps, une équipe suit précisément son trajet et collecte des données pour évaluer où se situe précisément la fuite. Grâce à ce dispositif ciblé, petites et grandes communes évitent les pertes de plusieurs dizaines voire centaines de m3 d’eau par jour et réduisent, ainsi, le coût des travaux.
La numérisation de l’eau permet d’avoir une approche plus pertinente quant à la prévention des anomalies.
Grâce à l’installation de sondes et capteurs dans les conduites et stations, les mesures des différents paramètres sont quotidiennes. Ces précieuses informations constituent une base de données qui, couplée à l’intelligence artificielle, sont capables de prédire les fuites. Frédéric Renaut, Directeur des partenariats pour la performance et l’innovation chez Xylem, explique « Par exemple, les informations recueillies permettent de gérer dynamiquement la pression dans les réseaux pour éviter l’apparition de fuites ou en réduire ».
Cette utilisation « prédictive » de la technologie numérique dans la gestion de l’eau offre des avantages significatifs pour les collectivités et renforce leur capacité à préserver leurs ressources hydriques tout en améliorant leur efficacité opérationnelle.
En complément de la détection des fuites, le suivi et la gestion de l’eau sont essentiels pour limiter les consommations superflues.
Les plateformes numériques, alimentées par les capteurs, constituent de formidables outils de visualisation et d’analyse. Ces systèmes sont capables de suivre en temps réel la quantité d’eau utilisée et d’identifier les tendances de consommation. Par exemple, en période estivale, l’eau est davantage utilisée chez les agriculteurs mais aussi chez les particuliers (jardin, piscine, etc.). Cet accès à l’information favorise une gestion plus éclairée et une utilisation efficiente de l’eau, ce qui contribue à réduire le gaspillage
Si l’optimisation de la consommation d’eau à un effet positif sur l’environnement, elle en a également un sur les ressources financières des communes.
D’une part, la rapidité de détection des fuites et des interventions limitent les pertes en eau. C’est donc un gain d’argent pour les communes.
De l’autre, les prévisions de consommation aident les collectivités à optimiser les ressources dépensées. Par exemple, la Société du Canal de Provence réalise des pronostics de consommation en se basant sur les dix derniers jours. “Grâce à la base de données venues des capteurs, et à des logiciels d’intelligence artificielle qu’on a créés, les vannes prélevant l’eau dans la ressource sont adaptées automatiquement, chaque quart d’heure, pour répondre aux stricts besoins des usagers”. En mesurant les besoins au plus juste, la Société du Canal de Provence a pu réduire ses dépenses liées à l’eau.
Par ailleurs, de nombreuses station d’épuration ont créé des jumeaux numériques : un algorithme simulant le comportement de la station dans plusieurs scénarios. On estime que 10% à 30% d’énergie pourraient être économisés pour le même volume d’eau traité.
Les effets du changement climatique oblige les collectivités à agir pour préserver l’eau. La fibre optique et ses nombreux usages numériques offrent des solutions efficaces : détection rapide des fuites, prévention du gaspillage, et optimisation de la consommation. Ils permettent de limiter les pertes financières et d’améliorer l’efficacité de la gestion de l’eau. On estime que l’intégration de solutions digitales permettrait d’économiser 20 % à 30 % De plus, la numérisation anticipe les anomalies grâce à l’intelligence artificielle et favorise une utilisation judicieuse de l’eau. Cette approche proactive, combinée à des économies d’énergie, renforce la capacité des collectivités à relever les défis de la préservation de cette ressource vitale.
Sources : Alliancy – La Tribune – Ville Internet
Charlotte B.